Le registre (registrum, regestum) est un procédé inventé avec le livre imprimé, et destiné à permettre au relieur de disposer et d'assembler les feuillets et les cahiers dans l'ordre voulu. Cette information est située en fin d'ouvrage, à proximité du colophon... ou sur un feuillet volant.
Le premier type de registre à apparaître, au XVe siècle, à une époque où les autres systèmes de repérage (en particulier signatures et réclames) sont encore inexistants ou balbutiants, et qui est utilisé jusqu'au début du XVIe siècle est le registre des mots. Il consiste à lister les premiers mots de chaque cahier, ou plus souvent de chaque première moitié de cahier. Ce registre des mots était parfois imprimé sur une feuille volante, qui a pu être intégrée au volume... ou disparaitre.
Dans cette édition parisienne de 1482 de l'ouvrage de Grégoire de Rimini intitulé Lectura primi sententiarum fratris Gregorii de Arimino... (Bibliothèque municipale de Lyon Rés. Inc 70) le registre des mots est donné à la fin de la table.
Le registre des signatures apparait en Italie, à Rome vers 1470, et plus tardivement en France (années 1480-1490). Il liste, dans l'ordre, les cahiers constituant l'ouvrage, et précise le nombre de feuillets les composant. En France, ce registre disparait dans le cours du XVIe siècle, les systèmes des réclames et des signatures étant jugés suffisants pour aider le relieur dans son travail. Son utilisation se prolonge plus tardivement, et jusqu'en plein XVIIe siècle, en Italie.
Détail de la photo précédente
Dans cette édition parisienne de Charlotte Guillard datée de 1543, le registre est intitulé "index quaternionum", ce qui donne tout de suite une indication du nombre de feuillets de chaque cahier, information précisée plus bas avec mention des cahiers O et P qui font exception.
L'utilisation du registre se prolonge à Rome au XVIIe siècle, ici une édition de 1659.
Dans cette édition lyonnaise de 1571, le registre est intitulé "Series chartarum", et n'indique pas le nombre de feuillets des cahiers.
Pour le bibliographe, le registre ne sera qu'un complément lui permettant de confirmer le format qu'il aura déterminé, mais surtout la complétude de l'exemplaire examiné, et le collationnement qu'il aura effectué.