Le livre, ce ferment

Biblyon

Depuis plusieurs années, le centre travaille de conserve avec des spécialistes d’autres disciplines : histoire de la littérature et histoire de l’art essentiellement, en particulier avec l’UMR 5317 Institut d'histoire des représentations et des idées dans les modernités (Ihrim) : GRAC (uni¬versité Lyon 2) et CERPHI (École normale supérieure de Lyon).
Ce rapprochement a donné lieu à un projet commun, Biblyon, programme de recher¬che consa¬cré au livre lyonnais au XVIe siècle, dans ses dimensions d’histoire du livre, histoire littéraire, histoire de l’art et histoire économique, en lien avec la biblio¬graphie BEL16. Biblyon regroupe actuellement les projets suivants :

  •  Journée d’étude annuelle co-organisée par le CGN et le Grac depuis 2011, consacrée à la présentation de projets en cours, de chercheurs français et étrangers mais aussi de jeunes chercheurs (étudiants de master, doctorants français et étrangers). 
  • Présentations ponctuelles de recherches en cours
  • Travaux d’étudiants menés dans le cadre du master Culture de l’écrit  et de l’image (CEI) et du diplôme de conservateur des bibliothèques (DCB), consacrés à l’étude de l’histoire de l’édition mais aussi à des recherches prospectives sur l’évolution des formats de description des livres anciens 
  • Outils collaboratifs en ligne : une bibliographie, une sitographie,  une collection HAL-SHS 
  • Une base de données sur les éditions de roman à Lyon au XVIe  siècle, mise en œuvre par Pascale Mounier (MCF, U. Caen et Mathilde Thorel (MCF U. Aix-Marseille) : http://www.rhr16.fr/base-elr
  • La Bibliographie des éditions françaises du XVIe siècle. Le CGN a lancé en 2009 un ambitieux projet de bibliographie rétrospective exhaustive des livres impri¬més à Lyon au XVIe siècle, [qui sera décrit plus loin : idem à garder ??]. Ce projet a naturellement rejoint le projet Biblyon, auquel il sert de support. Coordination : Michèle Clément (PR, Lyon 2/Grac), Raphaële Mouren.

Prosopographie des gens du livre à Lyon

Coordination : Dominique Varry

Le chantier de prosopographie des gens du livre, lancé en 1992 pour le XVIIIe siècle sous l'égide de l'Institut d'histoire moderne et contemporaine du CNRS, est de grande ampleur. Il vise à recueillir des informations biographiques sur les individus qui, au XVIIIe siècle, ont œuvré, de façon licite ou non, à la fabrication et à la diffusion du livre en France. Il a quatre volets principaux : le Nord de la France, Paris, la Normandie et Lyon. Le Nord de la France et Paris ont donné lieu à publication de dictionnaires sur papier, dirigés par Frédéric Barbier et Sabine Juratic, chez Droz (2002 et 2007). Un volume sur la Normandie est à paraître.

  • Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris (1701-1789) : A-C 
    Ouvrage dirigé par Frédéric Barbier avec Sabine Juratic et Annick Mellerio, Droz, 2007.
  • Lumières du Nord. Imprimeurs, libraires et "gens du livre" dans le Nord de la France au XVIIIe siècle (1701-1789)
    Dictionnaire prosopographique. Ouvrage dirigé par Frédéric Barbier avec Sabine Juratic et Michel Vangheluwe Sabine Juratic, Droz, 2002.
  • Base de données biographiques mise en oeuvre par Dominique Varry et consacrée à la prosopographie des gens du livre à Lyon au XVIIIe siècle.  Des informations, plus ou moins nombreuses selon les cas, sont désormais disponibles pour plus de 700 personnes ayant travaillé dans ce domaine dans la capitale des Gaules entre 1700 et 1800. Cette base est couplée à la base d’ornements typographiques Maguelone, hébergée par l’Enssib. 
    Le travail est engagé pour les XIXe et XXe siècles, par des mémoires de recherche de master menés à bien depuis plusieurs années. Il porte sur l’implantation des professionnels du livre dans les nouveaux quartiers de Lyon : La Guillotière, la Croix-Rousse. Ce programme est mené en partenariat avec le Musée de l’imprimerie de Lyon (Alan Marshall Joseph Belletante), qui s’intéresse en particulier au développement des industries graphiques sur la rive gauche du Rhône dans la première moitié du XXe siècle. Des travaux ont été menés sur la période de l’occupation, et sont poursuivis : en 2012, un mémoire a été mené à bien sur l’édition à Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale.

Lyon-Genève-Neuchatel 

Coordination : Dominique Varry, Olivier Christin, Raphaële Mouren

Un projet consacré à l’étude, sur la longue durée, des complémentarités, collaborations et concurrences entre professionnels du livre de Lyon, Genève et Neuchâtel est en réflexion. Les travaux menés jusqu’à présent tendent à montrer que, du XVIe au XVIIIe siècle au moins, et en dépit des questions de religion, il y a des liens forts mais mal connus entre Lyon et Genève. Cette investigation, lancée à l’automne 2011 par un mémoire de master CEI, doit faire l’objet d’un projet porté en France par le CGN, à Genève par Jean-François Gilmont (auteur de la bibliographie GLN15-16), à Neuchâtel par Olivier Christin (PR U. de Neuchâtel, chercheur associé LARRHA), qui débouchera sur l’organisation d’un colloque.

Qui écrit ? Regards croisés sur le livre 

Responsables : Martine Furno, Raphaële Mouren

Séminaire co-organisé par Raphaële Mouren et Martine Furno (PR, Université Grenoble 3/Cerphi-ENSL, chercheur associé, CGN) à l’Enssib entre 2008 et 2011 sous le titre « Auteur, traduction, éditeur, collaborateur… qui écrit ? », co-organisé à partir de 2012 avec le CERPHI (UMR 5037).
Lancé en 2008, ce séminaire s’est attaché à étudier les collaborations scientifiques, techniques, financières, les réseaux sociaux, culturels et politiques qui permettent de mettre en œuvre l’édition d’un livre au début de l’époque moderne. Les séances du séminaire pour les années 2008-2011 ont donné lieu à la publication d’un volume collectif paru en janvier 2013 chez Classiques Garnier.

E-collections et collectionneurs/Bipram 

Pilotage: Christian Del Vento (PR Grenoble 3/Gerci EA 611), Thomas Lebarbé (MCF HDR Grenoble 3, Lidilem EA 609), Raphaële Mouren, Isabelle Westeel (U. Lille 3/CGN).


Lancé en 2008 par Isabelle Westeel, le projet ECC a pour ambition d’aider à la reconstitution de bibliothèques dispersées ou mêlées aujourd’hui à des collections plus importantes, par le biais de l’outil informatique : constitution des catalogues sous forme de bases de données, attention particulière portée aux formulaires de recherches et aux modes d’ordonnancement des données et à l’utilisation de toutes les informations en notre possession. Certains inventaires anciens portent des indications spatiales, permettant de reconstituer au moins partiellement la manière dont étaient rangés les livres dans la bibliothèque.
Le programme s’appuie sur des travaux scientifiques en cours ou existants, il est mené à bien avec des chercheurs souhaitant éditer des catalogues. Le premier projet est celui de la reconstitution de la bibliothèque de Gabriel Naudé. Suivront la biblio¬thèque de Gianvincenzo Pinelli, celle d’Alde Manuce le jeune, etc.
Sollicité en ce sens par Christian Del Vento (PR, U. Grenoble 3/Gerci) et Thomas Lebarbé (MCF HDR, U. Grenoble 3/Lidilem), le programme ECC a rejoint le projet Bibliothèques privées à l’époque moderne, BiPraM, lancé à Grenoble et très proche dans ses ambitions. BiPraM a obtenu par réponse à appel à projets deux financements pour 2011-2014 : un financement Cible (région Rhône Alpes), destiné à prendre en charge une partie des frais d’investissement, et une ADR.
Depuis, le Centre Gabriel Naudé a, dans le cadre de Biblissima, reçu le concours d'un post-doctorant travaillant sur les collections de la Bibliothèque municipale de Lyon sur le thème « Illustrated Printed Books in Lyon (1480-1600) ». Une école d'été est organisée du 2 au 5 juillet 2018 : « Images in Books in the 16th Century ». 
Des mémoires de recherche de master 2 contribuent à établir le catalogue de bibliothèques privées de l’époque moderne et contemporaine, destinés à enrichir à terme le programme ECC.

La spoliation des bibliothèques privées durant la seconde guerre mondiale

Responsable : Martine Poulain

Une recherche récente sur l’histoire des bibliothèques françaises, publiques et privées, sous l’Occupation, montre la fécondité d’une interrogation sur la période. Les spoliations des bibliothèques privées n’ont par exemple que très peu, voire pas, fait l’objet d’études et d’analyse. Or les nazis ont saisi des milliers de bibliothèques personnelles et familiales chez les Juifs qu’ils arrêtaient et déportaient. Les procédures de restitution à la Libération, exigeant des spoliés la liste des ouvrages formant leur bibliothèque, constituent un ensemble de sources incomparables permettant de recomposer virtuellement l’horizon de lecture des générations des années 1930 et 1940. Ces milliers de listes peuvent donner matière à de nombreux travaux de recherche.
Combien de livres ont été volés par les nazis en France durant la guerre ? Au moins cinq millions et peut-être dix millions de volumes ont été saisis en France. Les circonstances de ces vols, le deuil ressenti par les spoliés lors de leur retour dans leur domicile, les conditions difficiles de restitu¬tions à la Libération sont décrites et analysées dans l’ouvrage de Martine Poulain, Livres pillés, lectures surveillées : les bibliothèques françaises sous l'Occupation (Gallimard, 2008).
Depuis sa parution, les archives du ministère des Affaires étrangères ont retrouvé une centaine de cartons concernant ces spoliations. Leur dépouillement progressif permet d'enrichir une liste de quelques 3000 spoliés (personnes privées et institu¬tions), qui, parallèlement à la publication du livre fin 2008, a été mis en ligne sur le site et avec le soutien de la Commission des archives juives de France.
Ces nouvelles sources contiennent les déclarations des spoliés eux-mêmes, la description de leurs bibliothèques, etc. Ils constituent une source incomparable, qui permet d'enrichir singulièrement la connaissance des spoliations.
Les 23 et 24 mars 2017, le Centre Gabriel Naudé a été partenaire de l'organisation du Colloque « Où sont les bibliothèques spoliées par les nazis ? Tentatives d’identification et de restitution, un chantier en cours », en partenariat avec l’Institut d’Histoire du temps présent (CNRS) l’université Paris Diderot, la BnF et la BULAC.